Mener des actions concertées sur l’attractivité des métiers et de l’alternance, faire évoluer les pratiques des employeurs, mieux accompagner pour sécuriser les parcours : ce sont quelques enjeux discutés lors d’une table-ronde. L’occasion de rappeler que la culture de l’alternance se diffuse en fédérant les acteurs du territoire…
La réforme de 2018 a bouleversé le paysage de l’alternance, mais si la Région Bourgogne Franche-Comté n’a plus totalement la main elle a une compétence en matière d’information sur les métiers, a souligné Elsa DEBARNOT, cheffe de service information métiers et apprentissage. Dans une logique « main dans la main » avec l’Education nationale, des actions sont menées auprès des établissements scolaires. La collectivité est aussi engagée dans la préparation de la compétition des métiers Worldskills. La collectivité propose ainsi pléthore d’outils appropriables, pour multiplier les stratégies de communication.

La région poursuit une politique de conventionnement avec les Opco pour disposer d’une observation fine des besoins et d’une meilleure base statistique. Cela, afin de consolider les prises de décision pour monter les projets. La convention signée avec Akto en septembre 2021 comprend ainsi un projet de cartographie, des actions de promotion des métiers et de l’apprentissage, voire une professionnalisation des maîtres d’apprentissage et la constitution d’un « réseau d’ambassadeurs ».
Cette problématique d’attractivité a été mise en évidence par David CHAVOT, dirigeant de l’entreprise Margaritelli dans le secteur du bois, qui mise sur l’alternance pour répondre à un enjeu GPEC important : le renouvellement de la moitié de ses effectifs d’ici cinq ans en raison de la pyramide des âges. Sont ainsi recrutés des apprentis de tous niveaux de formation et sur des métiers variés, principalement grâce aux relations étroites entretenues avec les centres de formation. Aujourd’hui, 10% de l’effectif est en apprentissage.
Dans la branche HCR, les difficultés à recruter obligent les employeurs à changer leurs pratiques sur l’alternance, a témoigné Jean-Francois MARTINET, dirigeant de la maison Cabotte à Beaune. Pour attirer et surtout retenir les bons profils, il faut dégage du temps pour encadrer, et accompagner les montées en compétences en confiant des tâches formatrices. Cela nécessite donc une préparation pour trouver des missions et former les maîtres d’apprentissage.

Christophe STRAUMANN, directeur du CFA du pays de Montbéliard, a lui aussi pointé cet impératif d’accompagnement individualisé de plus en plus prégnant dans la relation aux apprentis. Souvent, les choix d’orientation se font par défaut, ce qui se traduit par un manque de motivation. Une des missions du CFA consiste précisément à projeter les alternants dans une perspective d’évolution professionnelle tout au long de la vie. Pour lever les freins et renforcer leur confiance, est proposée une individualisation de la formation avec des parcours spécifiques permettant de travailler des difficultés ou des besoins communs.
Un éclairage sur l’enjeu de diversification du sourcing est aussi venu du public venu écouter la table-ronde. Carine GOUVILLE de CAP Emploi et Stéphanie de DEUS du GIPE 21 ont ainsi présenté un « job-dating alternance », mis en place avec Akto et dédié à l’emploi des personnes handicapées. C’est par ce biais que Pascale CHISIN de CESAM a pu embaucher en alternance Elise PLANÇON sur un poste de chargée RH. Plus qu’un recrutement, ont-elles souligné, « cela a été une rencontre ».