Promotion des métiers, développement et amélioration de l’offre de formation, diversification du sourcing, sécurisation des parcours… autant de thématiques abordées au cours de la table-ronde qui a réuni des représentants de CFA, de la Fnadir, de la Dreets, du Gip Alfa Centre, du Service public de l’emploi et d’AKTO.
Le nombre de CFA/OFA en Centre-Val de Loire a doublé entre 2019 et aujourd’hui, passant de 40 à 81, indique en préambule Alissone Delorme, chargée de mission alternance et formation professionnelle au Gip Alfa. Plus de 26 000 nouveaux apprentis ont signé un contrat en 2022 (+ 33 % depuis 2018), visant pour un peu plus de la moitié d’entre eux des certifications de niveau Bac ou infrabac. Des données formation détaillées fin 2022 sur un site dédié, qui s’ajoutera au nouveau site relatif à l’orientation élaboré par le Gip Alfa.
Mais ce boom de l’apprentissage est aujourd’hui freiné par les difficultés croissantes de sourcing des candidats. « Une problématique généralisée, qui implique de remettre à plat les stratégies des acteurs, souligne Catherine Spiteri, trésorière de la Fnadir Centre-Val de Loire et DG de Formasat : on peut proposer des rendez-vous individualisés ou en petits groupes, favoriser davantage des mises en situation concrètes, mais aussi affiner notre communication sur les réseaux sociaux. »

De nouveaux formats pour attirer les jeunes
« Il faut trouver de nouveaux formats pour attirer les jeunes, abonde Frédérique Rué-David, directrice de l’Urma Centre-Val de Loire : nous avons par exemple développé un ‘escape game’, ‘l’artisanat horror story’, une énigme policière pour faire découvrir nos métiers. » La promotion des métiers, dont se saisissent désormais les opco en lien avec leurs branches professionnelles, doit également impliquer les familles, bien souvent prescriptrices, complète Pascal Bailler-Geon, directeur régional d’AKTO.
Pour Maud Simon, responsable emploi et partenariats à l’ARML Centre-Val de Loire, « l’engagement des jeunes pour les causes citoyennes doit faire émerger de nouvelles approches des entreprises autour du sens au travail, et passe nécessairement par des temps de rencontres entre jeunes et professionnels, pour favoriser des déclics d’orientation ». Plusieurs dispositifs, tels que les PMSMP ou la plateforme www.immersion-facile.beta.gouv.fr, permettent « de découvrir un environnement professionnel ou de confirmer un choix de métier », précise Sophie Cirade, chargée de mission à la direction régionale de Pôle emploi. Sans négliger d’autres candidats potentiels, qu’ils soient en recherche d’emploi, en reconversion, plus âgés, primo-arrivants ou en situation de handicap.

Agir pour sécuriser les parcours
Pour ces derniers, les différents acteurs peuvent s’appuyer sur un dispositif régional spécifique : ‘Pour une alternance inclusive’. Un accompagnement multipartenarial, mis en œuvre notamment dans le secteur de la restauration collective, et qui passe par « un diagnostic, la confirmation d’un projet professionnel, la recherche d’une formation en alternance et d’une entreprise, mais aussi par un suivi individuel après la signature du contrat », souligne Clémence Delalaire, chargée de mission à Cap emploi.
En tout état de cause, quel que soit le public, le développement de l’alternance implique un effort accru pour sécuriser les parcours, moyennant de multiples leviers, assurent plusieurs intervenants : un Sas préalable à l’alternance, une formalisation de l’intégration en entreprise, une professionnalisation plus systématique des maîtres d’apprentissage ou encore une modularisation des ressources pédagogiques à des fins d’individualisation. Et pour les jeunes en rupture de contrat, un travail est en cours pour les aider à se repositionner, assure Karine Malacquis, référente apprentissage de la Dreets : « nous menons un travail avec nos partenaires pour identifier les places vacantes en CFA et les entreprises d’accueil, au bénéfice des 158 ‘rupturants’ actuellement recensés dans la région ».