Les thématiques de l’information métiers, de l’attractivité, du sourcing, et de la sécurisation des parcours ont été au cœur d’une table-ronde réunissant deux CFA, un GEIQ, le Conseil régional, la Dreets et les Missions locales.
Comment toucher les alternants potentiels et les informer sur les métiers et les formations ? Une question centrale dans un contexte de très fortes tensions de recrutement. « Le Conseil régional met à disposition de multiples ressources sur le site www.orientation-regionsud.fr, souligne Philippe Delhoume, directeur emploi, formation et information aux métiers : nous proposons notamment CartoSud mon GPS de l’orientation, pour aiguiller les jeunes, et nous nous appuyons sur la Cité des métiers de Marseille et de Paca, qui s’adresse à tous les publics et mise sur de nouveaux outils immersifs, tels les casques à réalité virtuelle. »

Dans le secteur HCR, où les établissements peinent à recruter des serveurs… le CFA CCI du Vaucluse table sur plusieurs initiatives. « Nous mettons à profit des dispositifs nationaux tels que les Nuits de l’orientation, ou les mini-stages de 5 jours, expose la directrice, Florence Hertel. Nous proposons également des ateliers pratiques lors de nos journées portes ouvertes (restaurant gastronomique ou atelier œnologie, par exemple) et nous échangeons avec les CIO du département pour parler des métiers, casser les clichés, faire témoigner des jeunes. »
« Les Missions locales revisitent également leurs approches de découverte des métiers en coopération avec les entreprises », assure Laurence Vey, chargée de mission ‘relations acteurs économiques et handicap’ à l’ARDML. Première illustration avec le ML Game Show à Aix-en-Provence, en juillet 2022 : 2 jours de battles dans l’e-sport, pour intéresser une partie des compétiteurs aux métiers du transport via des simulateurs de conduite. Deuxième illustration avec LabonID : « Des studios radio ou TV mis à la disposition de jeunes leur permettent d’interviewer des chefs d’entreprises, des responsables d’organismes de formation, des experts sur des thèmes variés, dont l’emploi et la formation , en direct sur Twitch, avec leurs mots, leur ton particulier », explique Eric Sinoussi, directeur de la Mission locale de Salon-de-Provence. Une nouvelle modalité très appréciée par Lucas Crespon, intervieweur, en service civique à la Mission locale : « les entretiens que nous menons nous ouvrent de nouvelles perspectives professionnelles et permettent de faire passer pas mal d’informations utiles. »
Pour communiquer autrement, le CFA Corot, dans les quartiers Nord de Marseille, a recruté un digital manager, une collaboratrice rencontre régulièrement les associations de quartier (sportives, familiales, culturelles) pour informer les habitants et identifier des candidats potentiels. « Ce qui marche le mieux, c’est le bouche-à-oreille, considère le directeur, Christian Vambersky. Nous accompagnons ensuite les futurs alternants pour qu’ils trouvent une entreprise d’accueil ; car ils préfèrent le plus souvent choisir par eux-mêmes. »

Face à ces difficultés de recrutement, les services de l’État et la Région mettent l’accent sur les secteurs les plus en tension, dont la branche HCR. « La Dreets Paca, qui a contribué à un guide de gestion des problématiques rencontrées en apprentissage, travaille avec ses partenaires sur l’accompagnements RH des TPE-PME, notamment autour de la marque employeur, et co-finance les PCRH déployées par les Opco, indique Franck Bianco, chef du service emploi, compétences et appui aux mutations économiques. Nous contribuons également, aux côtés de la Fnadir Sud Paca et de l’université d’Aix-Marseille, à identifier les décrocheurs universitaires pour leur proposer des réorientations. »
Le GEIQ Avenir CHR (Vaucluse), soutenu par Akto, cible lui aussi d’autres publics, plus éloignés de l’emploi. « Nous recrutons des jeunes et des moins jeunes dans l’hôtellerie et les villages de vacances, pour le compte d’une douzaine d’adhérents, avec le concours de l’Epide, de Pôle emploi et des Missions locales, détaille la directrice, Nathalie Lafitte. Nous leur proposons un hébergement et une formation de 2 mois de commis de cuisine, de serveur ou de barman au début de leurs parcours, afin de faciliter la réussite de leur saison de 4 mois en entreprise. Plus 80 % sont insérés dans l’emploi 6 mois après leur certification. » Une démarche atypique qui repose, comme de nombreux autres projets, sur une dynamique multi-partenariale… à renforcer ! Un enjeu-clé pour Akto et ses partenaires.