L’alternance, une réponse aux besoins du territoire : c’est ce qu’a mis en évidence une table-ronde, avec des interventions qui auront permis de comprendre les effets d’entrainement côté CFA et côté employeurs. Ont été présentés les enjeux de sécurisation des parcours et de montée en compétences, pour des insertions durables dans l’emploi.
En Bretagne, région avec le plus bas taux de chômage, aux difficultés de recrutement s’ajoutent celles de fidélisation des salariés, a témoigné Emmanuel HOUDUS, directeur de la société de nettoyage professionnel Global Services. Engagé depuis peu dans l’alternance, il plaide pour une approche pragmatique en fonction des opportunités, et y trouve un moyen de recruter des profils « plus riches » notamment au travers de la POEC Hope.

Dans l’entreprise spécialisée dans les desserts Marie Morin, l’alternance fait depuis longtemps partie des habitudes de recrutement, a expliqué Marine GATIGNON, directrice opérationnelle et RH, elle-même issue de l’alternance. Convaincue du bénéfice apporté à l’entreprise comme à l’apprenti, elle y voit un bon moyen « d’entrer en douceur » dans le monde du travail tout en adoptant les process de l’employeur. L’entreprise monte en puissance cette année sur l’alternance, au point de développer une véritable GPEC autour de la transmission et du renouvellement des compétences.
Répondre aux enjeux de recrutement par l’alternance en écho aux spécificités territoriales, cela suppose aussi un accompagnement des centres de formation et de la communauté des organismes bretons. Lucie MENARD, cheffe de projet innovation formation au Conseil régional de Bretagne a détaillé l’appel à projets lancé dans le cadre du Pric pour les encourager à prendre le virage du numérique et répondre à l’exigence de qualité. Intervenant au titre de sa mission auprès des demandeurs d’emploi, la Région a lancé un « plan d’accompagnement » en mars 2021 dont cet appel, désormais ouvert aux CFA.
Après la détermination du niveau de digitalisation, la définition des formations à digitaliser, l’identification des étapes nécessaires à la modernisation et leur coût prévisionnel, suit un accompagnement sur plusieurs jours en appui de conseil. Le Conseil régional apporte aussi un soutien financier sur l’investissement humain, la formation, les outils informatiques. Par cette approche, le centre de formation « va vers son public et non l’inverse ». Un pari gagnant, avec même des demandes hors-Bretagne sur des formations comme la voilerie.
L’innovation pour individualiser les parcours
L’innovation est également au cœur de stratégie poursuivie par la CCI Bretagne pour individualiser les parcours, a exposé Loézia MAZEYRAT, cheffe de projet en pédagogie numérique. Depuis plusieurs années se met en place une infrastructure numérique commune à l’ensemble des centres de formation, pour disposer d’un outil mutualisé afin de co-construire des ressources. Sur cette base sont imaginés des projets pédagogiques innovants pour l’apprentissage.
Un BTS tertiaire a en particulier fait l’objet d’un travail d’ingénierie pédagogique. L’objectif, construire un parcours enrichi de ressources numériques, d’outils interactifs, d’extraits d’ouvrages, de contenus pédagogiques avant, pendant ou après le présentiel. Les tests de niveaux sont personnalisés pour éviter le découragement, et permettre une progression dans les exercices. Les premiers retours font état d’une plus grande motivation et de meilleurs résultats : les jeunes gagnent en confiance, et leur parcours s’en trouve sécurisé.