Au cours d’une table-ronde, quatre CFA ont échangé sur leurs initiatives pour améliorer le sourcing et l’offre de formation, des discussions complétées par la vision d’un organisme formant les formateurs et par l’expertise de Pôle emploi.

Pour mieux faire face aux difficultés de recrutement, le CFA Sainte-Catherine (Sarthe) mise sur plusieurs leviers, indique sa directrice, Dominique Masson : « présentation des métiers et formations dans les établissements de l’enseignement catholique, petits déjeuners à destination des 16-25 ans autour du secteur HCR en coopération avec les Missions locales et l’Afpa, réalisation de vidéos métiers… » Le CFA propose également des ‘job dating inversés’ durant lesquels les entreprises présentent leurs postes à pourvoir aux alternants potentiels.
Au-delà du sourcing, comment ajuster l’offre aux besoins des entreprises ? Le CFA de la CCI de Maine-et-Loire met l’accent sur la p
roximité avec les branches professionnelles (notamment HCR), via des rencontres régulières et des conseils de site annuels (à Saumur et Angers). « En écho aux mutations en cours, nous introduisons de nouveaux formats pédagogiques, souligne la directrice, Sandrine Capèle : déplacements au MIN de Rungis pour acheter des produits, travaux pratiques dans notre restaurant d’application ou au profit du Secours Populaire, mais aussi intervention de chefs cuisiniers, comme récemment sur la cuisine végétale ».
Pour mieux individualiser les parcours aux profils des alternants (jeunes, demandeurs d’emploi, salariés en reconversion…), l’Urma Pays de la Loire a entrepris de modulariser ses 108 formations. « Nous avons quasiment finalisé notre séquencement des CAP HCR et cuisine, en étroite coopération avec Akto et les fédérations professionnelles, relève Frédéric Enfrein, le directeur régional de la formation professionnelle. Nous nous appuyons sur deux ingénieurs pédagogiques – bientôt trois, sur l’introduction de modalités distancielles, et sur la ‘coloration’ de parcours’ avec des modules spécifiques ».

Cette évolution de l’offre nécessite un accompagnement des formateurs… C’est précisément la mission du Cafoc de Nantes, qui propose un programme spécifique d’appui à la digitalisation de l’offre et à la mise en place de l’Afest, entièrement financé dans le cadre du Programme régional de formation. « Transformer des parcours présentiels en parcours hybrides, animer des classes virtuelles, élaborer des serious games… les multiples ateliers visent toujours à capter et maintenir l’attention des publics, notamment ceux qui n’ont pas une grande appétence pour la formation », explique Jacques Bretaudeau, conseiller du Cafoc.
Mais la professionnalisation des CFA/OFA passe aussi par le recrutement d’assistants de formation… un vrai défi aujourd’hui en l’absence d’un parcours ad hoc. D’où l’initiative prise par Akto en 2021 et déployée par l’organisme 360 formation : « nous avons proposé à une dizaine de salariés en reconversion de suivre une POEC pour leur donner une connaissance de l’écosystème de la formation, avec ensuite un contrat en alternance, via des modalités en partie distancielles, détaille le responsable du centre, Cyril Bruneau. Ce qui nous permet d’attirer des publics très divers, dont des personnes en situation de handicap, en limitant les déplacements. » Une opération réussie, renouvelée à partir de ce mois de novembre 2022.
Danielle Coisne, chargée des relations extérieures à Pôle emploi, loue ce type de démarche : « dans une région au faible taux de chômage, entreprises et CFA ont plus que jamais intérêt à se tourner vers d’autres publics. Pôle emploi dispose d’une palette d’outils tels que les PMSMP ou l’Immersion facilitée, les POE, ou encore la MRS, pour identifier ces nouveaux profils. »